Bilan de la campagne 2023.
En cette fin du mois de Novembre 2023, j’arrive enfin dans cette période de l’année que j’attends depuis plusieurs mois et pendant laquelle je vais pouvoir faire retomber la pression…ou bien j’en profiterai peut être comme les années précédentes pour rattraper un peu le retard accumulé depuis le début de l’année, faire quelques unes des choses que je repousse constamment car non prioritaires face aux « taches à réaliser en urgence ». En tous cas, j’essaye de prendre un peu de temps pour alimenter ce site/blog que je pensais pouvoir alimenter beaucoup plus régulièrement, mais dont je vais tout de même me servir aujourd’hui pour informer mes lecteurs sur le déroulé de cette campagne 2023.
Une saison de noix encore plus difficile que prévu.
Malgré une saison précédente très morose pour le marché de la noix (prix de gros très bas, bien en dessous des coûts de production), le printemps semblait s’annoncer sous de meilleures hospices sur le plan de la culture. L’hiver relativement froid au regard de ce que l’on a connu ces dernières années, devait permettre d’assainir un peu les vergers, avant que le printemps relativement pluvieux ne recharge les sols en eau, et permette un bon grossissement des fruits qui sortaient en bon nombre. L’été attaquait alors sereinement puisque l’on avait échappé aux gelées tardives de début mai, et que les arbres semblaient dans de bonnes conditions hydriques. Certes, les cours et autres aléas de dernières minutes n’avaient pas permis d’apporter autant d’éléments fertilisants que prévu (engrais organiques hors de prix, et le fumier que l’on m’avais promis ne m’a jamais été livré pour la deuxième année d’affilé!), mais j’osais espérer que les apports massifs de compost des dernières années prennent au moins en partie de le relais par leur lente dégradation. Tout n’était pas parfait, mais il semblait que je puisse espérer une récolte ne serait ce que moyenne.
Seulement, le sort en a décidé autrement cette année encore, et la couleur grisâtre que prenaient les feuilles dans tous les vergers de plaine dès début juillet, n’augurait rien de bon. Et ce n’était que le début d’une irrémédiable dégradation de l’état sanitaire de tous les vergers au fur et à mesure que passait l’été. Résultat: Avant même le début de la récolte, quasiment plus de feuille sur tous les noyers que l’on pouvait rencontrer aux abords de la vallée de la Dordogne et qui n’avaient pas été protégés avec des fongicides. L’anthracnose avait fait son œuvre. Les arbres ont donc pâtit d’un manque de photosynthèse pour nourrir leur fruits, une évapotranspiration perturbée et donc un fonctionnement physiologique en mode « dégradé » qui leur a probablement fait puiser dans leurs réserves et donc sans doute affecter les récoltes prochaines. Pour couronner le tout, la sècheresse de la fin de l’été et les gros coups de chaleur de début septembre ont fini de bruler les quelques feuilles qui subsistaient encore et un nombre important de fruits, et affecté le bon remplissage des noix.

Supplément glaçon...
et j’allai oublié la petite cerise sur le gâteau que fut la grêle touchant une des parcelles sur lesquelles je fondait le plus d’espoir lors des intempéries impressionnantes qui ont touché le pays de saint Céré le 14 août.

Au final, la récolte fut maigre avec une quantité de déchets lors du tri que je n’avais jamais connu jusqu’à présent. Il a donc fallu passer énormément de temps à trier, retrier parfois avant de pouvoir conditionner des lots valables.
Pour la culture de la noix, ces derniers temps les années se suivent et se ressemblent. Il semble loin le temps ou dans les fermes l’on pouvait compter sur les noyers en tant que source de revenus fiable. De nos jours, le nuciculteur doit se battre sans cesse pour essayer de perdre le moins d’argent possible… et cela ne peut durer qu’un temps…
De belles réussites, encourageantes pour envisager la suite sur les légumes.
En ce qui concerne le maraichage, l’expérience acquise les dernières années a permis de franchir un cap me semble t’il. Les échecs ont été rares, et même si j’estime les marges de progrès encore importantes, la meilleure organisation du travail et les techniques mises au point ont permis d’en faire un atelier qui compte sur l’exploitation.
Une saison qui a tardé à demarrer.
Avec le printemps que l’on a connu assez froid et pluvieux, les premières cultures mises en place en début de saison ont pris leur temps. Le problème avec les salades et les radis a surtout été la gestion des limaces. Le temps froid et humide a favorisé leur prolifération et il le matin, il était fréquent de voir les bâches de la serre couvertes de ces mollusques…! Heureusement, en faisant attention à la protection des cultures avec le phosphate de fer (le seul produit efficace auquel on a droit en agriculture biologique), tout s’est à peu près bien passé.
Mi avril, j’ai ensuite embrayé sur la plantation des cultures d’été sous la serre et des courgettes sous tunnel nantais. J’ai également fait un essai des plantation de pomme de terre sous butte de compost qui a donné de bons résultats. L’intérêt est que ça a limité énormément le travail de binage et de désherbage puisque la butte de compost reste relativement propre (hormis les rumex et liserons qui ressortent toujours!) mais le plus gros avantage reste quand même la facilité de récolte pour les primeurs. Dans la butte qui reste meuble, les patates sont vite arrachées!
Début Juin, le temps restait encore plutôt humide, et les tomates, poivrons, aubergines et concombres commencaient a avoir une bonne taille avec les premiers fruits qui commencaient à pointer.

Enfin l'été arriva

La première récolte de tomate s’est faite fin juin avec le temps qui s’est enfin un peu plombé. Puis sont arrivés les premiers signes de maladies du feuillage, ce qui n’augure en général rien de bon a ce moment là de la saison. Au final, les tomates ont eu une belle attaque de ce qui semble avoir été de la cladosporiose, mais les fruits sont restés sains et on peut estimer qu’il y a eu plus de peur que de mal dans la serre. En revanche, la rangée de tomate à coulis que j’avais placé dehors aura, elle, été ravagée par le mildiou.
En concombre, poivrons, aubergines, et courgettes, RAS, tout s’est bien passé encore cette année.
Juin a également été le mois de plantation des patates douces, puis des semis de carottes, marquant mon entêtement suite aux multiples échecs des années passées. Pour ces dernières, j’ai donc voulu innover avec une technique que j’ai imaginée pour lutter contre l’ennemi éternel de la carotte: l’herbe. En réalité, le combat a d’avantage lieu entre le maraicher et le désherbage et pour le coup , je n’ai voulu laissé aucun espoir à mon adversaire en semant mes carottes à travers une bâche biodégradable. L’avantage de ce système à été en plus qu’il a permis de garder le sol frais grâce au goutte à goutte disposé sous la bâche, notamment après le semis car la carotte peut être capricieuse à ce moment là. Je compte bien peaufiner la technique l’année prochaine, mais ça a été une belle réussite.
Fin de saison étouffante
les mois d’aout et septembre ont finalement été très chauds et très sec ce qui a nécessité une attention particulière à porter à l’irrigation et à la protection contre les brulures. Néanmoins, cela à permis de récolter la majorité des légumes de conservation dans de bonnes conditions (pommes de terres, oignons, patates douces, courges,…)
Je ne passe pas tous les légumes en revue mais globalement, j’ai eu assez peu d’échecs en culture cette année, et ça, c’est encourageant (on fait abstraction des melons qui n’étaient pas incroyables, c’est vrai).

Voila pour le résumé rapide de cette saison, je tenterai d’améliorer mon assiduité à l’écriture sur ce blog la saison prochaine…